Même si la voiture connectée ou entièrement autonome commence à gagner du terrain, les usagers ne sont pas encore prêts à leur confier leur sort.
Demain, le fait de conduire les yeux fermés peut être une attitude plus ou moins banale; D’ores et déjà, les voitures de dernière génération sont équipées de nombreuses fonctionnalités dont les aides à la conduite. En d’autres termes, le « conducteur » n’aura plus à appuyer sur les pédales ou à contrôler le volant; Néanmoins, l’usager devra se préparer mentalement à cet abandon de poste car il ne sera plus l’unique maître à bord. Il devra ainsi se fier aux systèmes de conduite automatique.
Même si l’utilisation de la voiture autonome s’avère être une évidence pour demain, les futurs usagers ont du mal à franchir le cap; C’était également le cas pour l’utilisation de la boîte automatique. D’ailleurs, de nombreux conducteurs ont encore du mal, alors qu’ils n’auront plus à appuyer sur l’embrayage et à activer le levier de vitesse; Pour la voiture autonome, il faudra lâcher le volant, les pédales ainsi que le frein; Ces commandes seront confiées à un ordinateur de bord.
Ceux qui ont du mal à activer un ordinateur ou à commander une machine à laver sont comme moi, réfractaires à l’avènement de la voiture connectée; En effet, ce sont des vies humaines qui sont en jeu. Comment peut-on se fier à ordinateur, lorsque, à un carrefour une autre voiture fonce droit sur vous ? Les usagers devront donc avoir une confiance aveugle, mais surtout, leurs nerfs doivent être solides.
Pour le plaisir des mélomanes
En premier lieu, les dispositifs portant sur l’assistance du conducteur et non à son remplacement s’avèrent très intéressants; Comptez également sur les fonctionnalités qui ont pour but de divertir le conducteur ainsi que les passagers. Bref, l’habitacle se transforme en un véritable lieu de vie; D’ailleurs, la voiture du futur est comparée à un smartphone à roulette selon les études menées par Dekra. Cette enseigne s’intéresse surtout aux problèmes en matière de sécurité; Cette tendance est aussi mise en évidence par le sondage effectué par Opinion Way auprès d’un échantillon de 1000 personnes;
Les systèmes révolutionnaires éveillent l’intérêt des français, notamment, en matière de sécurité et de divertissement; Près de 64% d’entre eux optent pour une voiture équipée de nombreux accessoires, il s’agit des jeunes de 18 à 24 ans. En outre, 74% des sondés sont favorables à ce type de voiture; Toutefois, ils restent satisfaits et se contentent de leurs voitures actuelles et ce, malgré que 80% affirment que les véhicules connectés offrent de nombreux divertissements pour les usagers (92% chez les 18-24 ans).
Les Français, de vrais radins ?
Parmi les dispositifs les plus demandés, les Français citent en premier le bon vieux GPS (64%), la caméra de recul (61%), l’appel de secours en cas d’accident (50%) ainsi que l’avertisseur d’obstacles (47%). Les indicateurs de maintenance du véhicule (46%) et en dernier, les indicateurs d’aide à la conduite (37%); Ce mauvais score pour l’aide à la conduite est la cause de la désinformation des Français sur les nouveaux dispositifs qu’ils n’ont pas encore testés. Par contre, 73% d’entre eux affirment que les systèmes connectés permettent de mieux contrôler l’état du véhicule. Du coup, la sécurité routière se voit améliorée (63%).
Dans tous les cas, une méfiance face à l’électronique est toujours palpable pour les 81%; Ces derniers pensent que les véhicules connectés sont davantage exposés aux risques de mauvais fonctionnement, par rapport aux voitures classiques. Quant au niveau d’achat du véhicule, 45% des sondés affirment qu’ils préfèrent plutôt les voitures qui sont équipées de peu d’objets connectés. Ils préfèrent acheter les dispositifs sophistiqués dans un second temps; Le prix est l’un des critères les plus considérés par les sondés car 94% pensent que les voitures connectées sont plus onéreuses. Seuls les 19% sont prêts à franchir le pas et à acquérir une voiture dotée de nombreux accessoires connectés, même si cela leur revient très cher. Chez les 18-24 ans, 31% sont favorables à l’achat d’un véhicule connecté; Rappelons-nous l’histoire de l’ABS qui fut proposé comme une option payante. Beaucoup furent réfractaires à cette technologie, jusqu’à ce que les constructeurs le montent en série; Alors, les Français sont-ils radins ?
La méfiance envers les nouvelles technologies
D’ores et déjà, les voitures autonomes n’ont pas la côte et ce, malgré les publicités réalisées par les médias qui prônent les systèmes innovants qui, sont craint par la grande majorité des usagés. A noter que 80% Français sont informés sur la voiture autonome et près de la moitié, soit 43% connaissent ses différentes caractéristiques; Il s’agit de 56% d’hommes et 41% de femmes. Cette étude démontre clairement que les femmes sont moins informées et même, 26% n’en ont jamais entendu parler.
Selon l’étude réalisée par la Dekra, « la confiance accordée à ces véhicules est encore faible « ; D’ailleurs, 58% des français qui ont participé au sondage ne sont pas encore prêts à tenter l’expérience de ces véhicules autonomes; 26% d’entre eux ne sont pas du tout prêts. Cette crainte est plus grande chez les femmes (65%) et chez les seniors de plus de 50 ans (60% pour les 50-64 ans et 64% pour les + de 65 ans); Les personnes sondées sont plus réalistes, notamment au niveau du surcoût à l’achat. Ces voitures révolutionnaires peuvent également entrainer des contraintes en matière d’entretien; 68% des sondés pensent qu’elles devront être entretenues et contrôlées plus souvent qu’une voiture classique; Seulement 3% des Français pensent que la voiture connectée ne sera pas difficile à entretenir.
Bref, la voiture autonome ou robotisée peut améliorer la sécurité routière mais la population n’est pas encore convaincue; L’Union Européenne tente en vain des campagnes de prévention qui mettent en évidence la hausse des accidents routiers mortels depuis 2001. En effet, 3461 personnes sont mortes sur les routes durant l’année 2015, rien qu’en France; Ce constat équivaut à 2,3% comparé à 2014; Près de 90% des accidents routiers causés par l’erreur humaine peuvent être moindres grâce au système de conduite automatisé. Néanmoins, ce dernier doit être fiable; Dans tous les cas, les Français n’ont pas encore confiance en cette nouvelle technologie, malgré les infos relatées par les médias. Nous ne sommes pas encore prêts à confier les clés à Big Brother.