Des chercheurs se sont déguisés en siège auto pour mieux scruter les réactions des passants face à une auto autonome.
Pour cette étude, six conducteurs déguisés en fauteuil de voiture ont arpenté 3000 kilomètres à travers la Virginie, aux USA. Pour que l’illusion opère, ils se sont assis à la place du conducteur, ont mis la ceinture avant de se recouvrir avec le revêtement du siège. A noter qu’ils peuvent visualiser la route grâce à l’appui tête transparent. Bref, les piétons ont l’impression que la voiture roule toute seule.
Cette expérience très sérieuse est loin d’être un amusement pour les chercheurs de l’institut des transports de l’université américaine Virginia Tech. Travaillant avec Ford, ils étudient les interactions entre les véhicules autonomes et les passants. Logiquement, les piétons qui veulent traverser scrutent toujours le conducteur. Ce ne sera plus le cas, d’ici quelques années, lorsque les autos rouleront toutes seules, sans conducteur. Ce dernier tiendra le rôle de passager et pourra même profiter du trajet pour regarder un film. A ce moment, le piétons aura du mal à savoir s’il pourra traverser en toute sécurité. C’est donc l’intérêt de cette étude.
A l’heure actuelle, un conducteur doit être présent dans les voitures autonomes et ce, afin de garantir un maximum de sécurité. Du coup, les passants ne remarquent pas la différence entre le véhicule classique et celui qui est autonome. Aussi, en se déguisant en siège auto, le conducteur peut tester efficacement les réactions des piétons.
L’interaction entre le véhicule autonome et les passants
Selon le directeur de la communication de Ford France, ils ont pensé aux messages écrits pour signaler les passants. Toutefois, cette solution reste éphémère puisque la plupart des enfants ne savent pas lire. Les signaux lumineux semblent aussi être une alternative. Grâce à une barre de diodes située en amont du pare-brise, les piétons seront informés lorsque le véhicule est en mode autonome. Les signaux émis permettront aussi de savoir si la voiture va démarrer ou s’arrêter ou si le passage est libre.
Toujours selon Fabrice Delaney, ce n’est pas la première fois que des études sur les interactions entre les passants et les véhicules autonomes sont réalisées. Des experts de l’université de Stanford et des établissements suédois ont également menés des études similaires. Ils ont même prévu des signaux et des sons pour avertir les piétons. Quant à la barre lumineuse située en haut du pare-brise, elle fut retenue par Volvo. Des chercheurs d’origine suédoises ont même certifiés que le signal est la solution la plus efficace. Toujours est-il que les constructeurs devront s’accorder afin de déterminer les signaux à adopter. Un standard de signalisation devrait donc être élaboré par Ford et 11 constructeurs de véhicules autonomes.