A l’instar de la Hyundai i20, découverte à Monza, et la Yaris exposée par Toyota en Finlande le 13 décembre 2016, Citroën révèle sa future C3 WRC .
A Abu Dhabi, lié par un partenariat de même niveau au pétrolier Total, le constructeur français dévoile à son tour une voiture performante à l’allure impressionnante par son aspect sportif bien taillé, comme le suggère ses ailerons. Sa motorisation de 1,6 turbo, libérant 380 chevaux, grâce à un bloc amélioré, a démontré ses capacités en Turing Car (WTCC), et a valu à Citroën ses trois derniers titres constructeurs. Cette C3 WRC ne partage toutefois que l’aspect extérieur avec sa parente de série dont elle se distingue essentiellement pour le reste.
Une C3 osée et bien dotée
Précisons que c’est le quatrième modèle de rallye dont le mérite de la conception revient aux ateliers de Citroën Racing, à Satory (78). « C’est sans doute notre version la plus osée, celle avec laquelle nous avons pris le plus de risques », déclare Yves Matton, le Directeur de Citroën Racing en ajoutant que « c’est la voiture qui comporte le plus grand nombre de différences avec la voiture qui a précédé. Lorsque nous avons commencé le développement de ce modèle, nous constations que la concurrence était très élevée, et notamment Volkswagen, qui a néanmoins jeté l’éponge il y a quelques semaines ». En conséquence, le championnat s’ouvre davantage. Surtout si l’on considère la signature d’Ogier chez M-Sport, une organisation privée qui fait courir des Ford Fiesta.
Cependant, Citroën ne se contente pas de s’autosatisfaire avant d’avoir démontré ses performances au préalable. « En sport automobile, il y a toujours des éléments qui nous échappent » poursuit Matton, qui ajoute : « Mais il est possible que notre suspension donne des idées à nos concurrents, une fois qu’ils auront lu la fiche d’homologation de la voiture. »
Michelin, un allié efficace
Ce progrès technique a été réalisé grâce à plusieurs intervenants, dont en premier lieu Michelin, fournisseur des Top teams du rallye. Jacques Morelli, manager de la marque en WRC nous explique : « en termes de pneumatiques, le nouveau règlement implique des contraintes fortes mais nous les avions anticipées. Les Citroën chausseront des Pilot Sport S5, apparus en 2015 au rallye d’Allemagne, et des gommes SS5 développées spécifiquement pour le rallye Monte-Carlo. Dans un cas comme dans l’autre, nous sommes confiants. »
Le manufacturier prévoit des innovations dans la gomme qui aura l’avantage d’être plus tendre, offrant plus de résistance avec des performances durables, et ce, dès la compétition mexicaine qui inaugurera la saison du rallye terre. La marque Citroën s’appuie sur cette alliance avec Michelin qui a déjà été déterminante dans les titres de champion du monde remportés avec Sébastien Loeb (2004, 2005, 2011 et 2012). Rappelons que la victoire initiale en rallye en 2002, en Allemagne, a été réalisée avec des pneus Michelin.
Un challenge pour Meek, Breen et Lefevre
La présentation qui a eu lieu dans un des salons prestigieux des tours Etihad d’Abu a été marquée par l’assurance et la confiance détendues affichées sur les visages. La saison 2017 verra Kris Mee et son copilote Paul Nagle former l’équipage numéro 1, tandis que les espoirs du constructeur tricolore, Stéphane Lefevre (accompagné de Gabin Moreau) et Craig Breen (avec Scott Martin) piloteront la seconde voiture dans les compétitions de la première partie de la saison. Précisons toutefois que dès le coup d’envoi du rallye de France en 2017, chacun pilotera seul sa propre C3 WRC, et qu’une quatrième voiture sera affectée pour six rallye au pilote émirati Khalid Al Qassimi, 44 ans acteur de premier plan du partenariat avec Abu Dhabi.
Déterminés, avec ou sans Ogier
Le monde du rallye a connu une certaine fébrilité suite au départ de Volkswagen, une absence qui pouvait modifier la donne. En effet, c’est rare de voir un champion du monde en titre comme Sébastien Ogier hors circuit. Mais en dépit de son passage chez Citroën, sa collaboration avec le constructeur a été suspendue sur une décision des deux parties. « Nous avions déjà conclu nos contrats avec les pilotes qui nous accompagnent et nous tenions à garder nos jeunes » souligne Yves Matton. La participation du pilote français pouvait aussi remettre en question le plan budgétaire de l’écurie.
De leur côté, les pilotes s’attendaient à toutes les éventualités concernant la participation ou pas de Stéphane Ogier. « Je n’ai jamais posé la question de son éventuelle venue à Yves (Matton) » tient à préciser Kris Meeke. « Nous étions en pleine préparation et les contrats avaient déjà été signés. Pour nous la chose était claire » confirme, pour sa part, Gabin Moreau, le copilote de Stéphane Lefebvre.